jeudi 3 février 2011

Robert le Pop Corn

Une de mes toutes premières nouvelles, presque une commande puisqu'une amie me demandait d'écrire un texte où le personnage serait un Pop Corn. Donc association d'idées, Pop Corn, Cinéma, pour le prénom on est tombé d'accord sur Robert à cause du décalage. Un Pop Corn appelé Robert ça nous faisait bien rire. Son histoire est presque inspirée d'évènements de ma vie. Presque.
Là encore, ce texte bénéficie d'illustrations et pas des moindres, signées encore une fois Adrien "Avi" Torgina qui s'est servi du texte pour un projet BTS cette année.


Robert le Pop Corn


Dans un cinéma, un joli petit cinéma, on raconte souvent l'histoire de Robert le pop corn.... 
Son histoire a commencé un jour d'octobre, le 13 octobre, il faisait triste, le ciel violet foutait le cafard, alors le cinéma était le loisir tout désigné. Et dans sa machine, Robert attendait le jour où il allait quitter sa cage de verre, mais il ne savait pas vraiment ce qui avait plus loin. Il espérait juste, il se faisait des films, lui qui était dans un cinéma, l'endroit était tout choisi. C'est que ça a toujours été un original Robert, il ne voulait pas se faire saler comme les autres, il préférait la douceur du caramel. Il voulait croire en la possibilité de choisir sa vie. Mais il ne choisit pas d'être choisi, pas ce jour là ni par cette personne. Il su que sa fin approchait, il avait toujours été très clairvoyant... Et puis, la vie d'un pop corn n'est pas vraiment trépidante, alors après tout il s'en moquait. Robert s'imaginait dans l'au delà sucré, surfant sur du sirop d'érable, discutant avec des sucettes sur un pancake en guise de tapis... Les oiseaux réglisses, les arbres Haribo, les montagnes Ben & Jerry's, tout ça s'annonçait beaucoup mieux qu'une longue vie entouré de pop corns fatalistes et à l'esprit fermé. Alors il se laissa guider, dans sa petite pochette en papier aux couleurs des Etats Unis. Arrivé dans la salle, Robert, qui avait bousculé tous les autres pop corns pour voir où ils allaient, découvrit une ambiance, un univers magique. La salle était sombre, les fauteuils rouges bordeaux et un grand écran blanc lumineux captivait tous les regards. Une musique faisait patienter les gens, qui discutaient, regardaient des programmes... Puis le film commença, les lumières s'éteignirent et Robert, qui avait toujours était plus malin que les autres pop-corns, se laissa envahir par l'univers du film. Un jeune homme nommé Axel tentait de construire une machine volante...
"OH MON DIEU!!!!!" Robert en avait presque oublié qu'il allait être mangé, une grosse main volait au dessus du sachet façon attraction des fêtes foraines, là où on essaie tant bien que mal de gagner une peluche... Alors Robert écouta son instinct de pop corn au caramel et il s'échappa du sachet, et regarda la fin du film après avoir vu ses anciens compagnons de cellule se faire dévorer par une mâchoire énorme. Il s'arrangea ensuite pour retrouver sa cage... il fallait bien qu'il ait un endroit où dormir. Les jours s'écoulèrent, les séances aussi, Johnny Depp laissa la place à Jack Black, Yvan Attal succédait au nouveau film de David Fincher. Mais parfois, quelques navets étaient imposés à ce pauvre Robert qui avait bien cru se laisser manger lors de la diffusion de Fast & Furious... 
Seulement, le paradis cinématographique de Robert, son petit train-train de cinéphile, tout ça ne pouvait pas durer éternellement. Ainsi, le pop corn au caramel, baissa sa garde en regardant un film d'amour. Il était un peu trop à fond dans le film cette fois ci, rêvait d'une petite sucrerie, un petit lapin de guimauve à embrasser. Comme pour répondre à ses désirs secrets, la fille assise sur le siège d'à côté tourna la tête vers lui. Elle était d'une beauté sans pareille. "La plus belle fille du monde" selon Robert. Alors qu'elle le regardait avec envie, il savait très bien ce qui allait lui arriver, mais la tentation était trop forte...Elle ressemblait à toutes ces belles actrices qu’il avait contemplées si souvent dans de nombreux films. Une grâce sans pareille et un naturel touchant, comme une aura angélique. C'est comme ça que Robert le pop corn termina sa vie, croqué par la plus belle fille du monde, après une vie bien remplie... mais il ne regrettait pas. Finir ainsi, après avoir baigné dans le septième art, c’était loin d’être une mauvaise fin.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire