samedi 5 février 2011

Obsolescence Planifiée


Les Indiens d’Amérique, dans leurs tipis anciens
Respirent la vieille chique, cette odeur de rien
Tandis que leur continent se fait « civiliser ».
Certains rentrent dans le rang, eux partent en fumée.
C’est la triste histoire de l’art colonisant
De tous les déboires dénués de sentiments.

Sigmund désire sa mère alors qu’il est enfant
« Ce sont de drôles d’affaires, pensait-il en riant,
Si ça m’arrive à moi, c’est sûrement pour tout le monde
Le sexe est donc le roi mais le surmoi le gronde ! »
On en fit du cinéma, des sectes vénérantes
Ces histoires de traumas qui aujourd’hui nous hantent.

« Mon lave linge est en panne », entendons nous se plaindre
On nous prend pour des ânes mais n’ayons rien à craindre
Quelque chose de solide aurait tué le marché
On perd notre liquide pour continuer de bosser
Quand à l’heure de la mort, on choisira le cercueil
Je pense que le plus fort ne sera pas le portefeuille

Les sauveurs débarquent avec du bon coca
C’est la fin du Deutschemark, mais le règne du soda
Bienvenue dans les fifties : dictature du mensonge
Sur le moindre mal on mise, un fléau qui nous ronge
Le début de la fin, faut-il qu’on soit content 
Quand jouant de notre faim, on nous pourrit les dents ?

La liberté a un prix mais l’avons-nous payé
Ou sommes-nous sous crédit pour une éternité
Nous humains, des machines sur le tapis roulant
En chemin pour l’usine au cœur de l’ouragan
La date péremptoire sur le sommet du crâne
Signifie l’abattoir pour des milliers de profanes

L’obsolescence planifiée de tous nos désirs
Peut nous faire rager, peut nous faire rire
Regardez bien la date quand le soleil se pointe
C’est l’échec et mat, la pourriture qui suinte
Dans nos huiles de friture, dans nos supermarchés
On est, j’en suis sûr, déjà bon à jeter…

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